La plupart des personnes informées ont aujourd’hui intégré la nécessité de changer les mécanismes d’une économie qui détruit la planète, épuise les écosystèmes et génère exclusion sociale et inégalités.

Le passage de ce constat presque d’impuissance il y a quelques années à un changement pratique et urgent est devenu une nécessité urgente de rapidement mettre en œuvre des solutions. Cette urgence se transforme d’ailleurs désormais en volonté politique et en budget affecté à cet effet.

L’enjeu se trouve désormais dans la capacité à agir et initier sur les terrains des initiatives qui s’enracinent dans d’autres valeurs, d’autres mécanismes.

La deuxième possibilité d’agir, au diapason de la première, est de lancer des initiatives économiques alternatives. On voit aujourd’hui poindre de nombreuses initiatives dans ce sens.

La plupart des entrepreneurs alternatifs ont parfois des pensées autolimitantes : “Puisque l’économie classique meurt de sa croissance, alors envisageons la création d’activité micro modeste dans lesquelles je trouverai un nouvel équilibre de vie”.

Malgré le développement de nombreux projets en économie sociale, circulaire ou de transition, ceux-ci restent généralement de petite ampleur et peinent à grandir pour créer un impact significatif

Et pourtant, si la nouvelle économie doit remplacer l’ancienne, elle devrait être davantage conquérante et ne plus se cantonner uniquement à l’économie « alternative », « bienveillante » ou encore « sociale ».

Comme si la réussite entrepreneuriale consistait à se tirer une balle dans le pied et perdre ses valeurs en chemin.

Créer davantage d’impact dans les projets n’est pas synonyme d’engloutir des sommes faramineuses dans ceux-ci, mais plutôt d’avoir une posture ambitieuse en commençant modestement et par des méthodes agiles de soutien, pour ensuite suivre et entretenir la croissance des projets.

Changer d’échelle, c’est avoir l’ambition qu’une approche bonne pour la planète et l’homme puissent envahir le marché.

Changer d’échelle, c’est aussi se doter d’outils de gestion professionnels, et d’outils commerciaux modernes.

Changer d’échelle, et cela peut paraître contre-intuitif, c’est aussi s’appuyer sur les nouvelles technologies, l’e-commerce, réseaux sociaux, les plateformes informatiques, les ERP… Ils sont certainement à un moyen d’obtenir un effet levier majeur pour mettre en place une économie de proximité, surtout en cette période de distanciation sociale.

Changer d’échelle, c’est passer les différents paliers liés à la croissance tout en respectant la finalité du projet.

Changer d’échelle, c’est s’inscrire dans une dynamique de mutualisation. Ce que nous arrivons à faire difficilement seuls, à plusieurs nous y parviendrons.

Les accompagnateurs et conseillers à la création d’entreprises sont amenés traditionnellement à travailler sur base du binôme « projet – porteur de projet ». Or, dans de nombreux cas, nous constatons :

–      des gisements de besoins non exploités faute de porteur de projet ;

–      des porteurs de projet n’ayant pas la disponibilité suffisante ou les compétences pour mener à bien leur projet, mais dont la mise en place de ce projet tient à cœur ;

–      des porteurs de projets se sentant fort seuls pour mener à bien leur aventure entrepreneuriale.

Favoriser le développement d’une nouvelle économie, c’est aussi ne plus simplement attendre que les porteurs de projets se présentent, mais mettre les mains dans le cambouis en tant que Co développeurs et cocréateurs de nouvelles activités et les accompagner en tant que Co entrepreneurs