Mars 2020. La pandémie est générale, le confinement est prononcé. Une vague de solidarité commence à naitre, celle consistant à réaliser des masques pour se protéger, protéger ses proches. Pour les besoins des hôpitaux également.
Au sein d’OpenFlow, nous décidons tout de suite de trouver des solutions pour se rendre utile. Nous constatons plusieurs besoins étant donné la désorganisation du moment. Le besoin de se coordonner avec les centres médicaux qui tirent le besoin. Se coordonner avec les hubs créatifs qui fabriquent des masques visières. Coordonner la communauté naissante des makers de masque en tissu ou des masques visières.
Je me rappelle bien cette période pendant laquelle tout allait dans tous les sens. Nous étions tous à la maison, à réaliser une multitude de visio conférence pour contacter des gens, nous bouger, et faire bouger les lignes.
Le groupe d’entraide pour indépendants et PME
Tout d’abord, nous avons créé sur facebook un groupe d’entraide pour les indépendants et les PME. Nous voulions donner la voix à tous ces entrepreneurs dans le besoin. Beaucoup d’informations contradictoires circulaient dans tous les sens, et à qui se fier ? Droit passerelle, indemnités, chômage économique, … Avec notre communauté d’experts, nous avons recherché les informations les plus pertinentes, puis nous les avons centralisées sur le groupe Facebook.
Les masques en tissu.
Puis, à partir de ce groupe, nous avons passé des messages concernant la possibilité, et disponibilité de certaines personnes à réaliser des masques en tissu. Cela nous a permis de rencontrer « via via » Tamara Louis, dont le métier est de faire de la sérigraphie et du design textile. Elle nous a aidé à trouver le bon patron de masque, validé par les autorités. Elle nous aide également à trouver des tissus par « des bons plans ». L’aventure des masques en tissu était lancée.
Mais une question arrive rapidement ? A qui livrer ces masques pour être efficace ? Combien en livrer ? Sandrine Devuyst, responsable d’édition d’une brique dans le ventre, et namuroise, nous a également vite rejoint sur le projet en voyant passer nos messages sur Facebook. Elle conçoit également des masques et nous aide à les livrer.
Nous sommes mis en contact avec Marie Renquet, directrice du poste médical avancé de Jambes (GAMENA). Le Gamena gére toute la logistique des masques pour la province de Namur. Ils sont en contact avec la cellule de crise des pompiers, gérée par le gouverneur. Cela nous permet de coordonner avec eux le lien entre la demande de masque, et les bons endroits de livraison (maisons de repos, CPAS, hôpitaux).
Une communauté de 20 couturières est coordonnée par Tamara. Mais nous avons besoin de produire plus. J’entends alors que Entranam, l’entreprise de travail adapté, produit également des masques. Je contacte alors son directeur Emmanuel Gailly. Ils ont des machines à coudre professionnelles, et il est d’accord de coopérer avec les couturières pour produire plus. (https://entranam.be/30026-2/)
Nous avons ainsi produit plus de 2000 masques en tissu pendant 3 mois.
Les masques visières en coopération et innovation ouverte
Il nous fallait produire plus encore, pour sauver des vies. Avec les ingénieurs et makers de la communauté, nous avons donc testé la fabrication de support de masque visière avec une imprimante 3D. Pari gagné ! Jean Demarteau et son fils ont validé un modèle qui circulait sur internet. Nous étions prêts à produire. Le Trakk de Namur nous envoyait les makers qui souhaitaient aider. Nous avons alors joué notre rôle de coordination technique et de projet : donner les informations de quantité à produire, aider à trouver les matières premières, coordonner la livraison à Gamena. Nous avons donc rencontré pour la première fois tous ces makers qui nous ont aidé à produire plus et plus vite. Il y avait une réelle dynamique solidaire, et de conception en innovation ouverte. Nous coordonnions au total une dizaine de maker 3D.
Jean Demarteau avait même élu domicile dans son camping-car sur le parking de la ressourcerie namuroise, pour être au plus proche de la production. La ressourcerie namuroise nous aidait à découper au laser les supports, pour être encore plus rapide et efficient.